Pierre Pelou |
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Français d'origine rouergate, Pierre Pelou est né à Espalion. Il réside à Genève depuis 1988. Après des études secondaires au lycée Berthollet d'Annecy en Haute-Savoie où il obtint le Baccalauréat, il fit des études supérieures, en philosophie, psychologie et esthétique à l'Université des lettres et sciences humaines Claude Bernard de Lyon où il obtint la licence de philosophie. Il travaillera auprès du professeur Henri Maldiney sur la Constitution de l'inconscient freudien obtenant son Diplôme d'Études Supérieures (DES) en philosophie en 1966. Agrégatif en 1967, il sera l'élève de Gilles Deleuze suivant son cours alors consacré à Différence et répétition. Ce cours donnera lieu en 1968 à la publication du livre Différence et répétition publié aux PUF en 1968. Pierre Pelou sera reçu au concours d'entrée de L'École Nationale Supérieure des Bibliothèques (ENSB) à Paris, devenue en 1992 l'École Nationale Supérieure des Sciences de l'Information et des Bibliothèques (ENSSIB) à Lyon. Il l'intègrera en 1967. Il y obtiendra le Diplôme Supérieur de Bibliothécaire (DSB) devenant Conservateur.
Professeur de philosophie aux lycées Ampère et La Martinière de Lyon, il sera, à sa sortie de l'ENSB, conservateur à la Bibliothèque de l'université de Lyon entre 1968 et 1970. Avec l'Institut d'études théâtrales de l'université de Lyon, il y créera Un Centre de documentation théâtrale, une revue d'études théâtrales, Organon, et réalisera une exposition sur Le Théâtre dans la Région Rhône-Alpes avec des photographies de Rajak Ohanian.
Chef de programme à la Délégation pour la réalisation du Centre Beaubourg en 1970-1971, présidée par Robert Bordaz, il sera chargé de la programmation de la bibliothèque, de la salle d'actualité, de l'espace dédié aux expositions temporaires ainsi que d'une première approche d'un centre musical qui, grâce à Pierre Boulez, deviendra l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM).
Conservateur à la Bibliothèque nationale, 58 rue de Richelieu à Paris, de 1971 à 1975, il créera le Service des nouveaux supports, base du futur département audiovisuel de la Bibliothèque nationale. Nommé en 1975 Chef de Division au Ministère des Universités alors conduit par Jean-Pierre Soisson puis Alice Saunier-Seité, il créera la Division de la coopération et de l'automatisation chargée de la collaboration entre toutes les bibliothèques de France et leur informatisation : Bibliothèque nationale, bibliothèques publiques et bibliothèques universitaires.
De 1977 à 1988 il sera à la Documentation française, alors dirigée par Jean-Louis Crémieux-Brilhac puis Françoise Gallouédec-Genuys. Il créera la Banque d'information politique et d'actualité (BIPA), première base de données politique française. Conservateur en chef puis Sous-directeur d'administration centrale au Secrétariat général du gouvernement, Direction de la Documentation française, il sera chargé de la Sous-direction de la documentation : Banque d'information politique et d'actualité, bibliothèque, centres d'études et de documentation. Ce sont le Centre d'études et de documentation sur l'Afrique et l'outre-mer (CEDAOM) alors dirigé par Robert Cornevin, le Centre d'études et de documentation sur l'URSS, la Chine et l'Europe de l'Est (CEDUCEE) dirigé par Françoise Barry, le Centre d'information et de documentation internationale contemporaine (CIDIC) dirigé par Danièle Lhuillier.
Diplomate aux Nations Unies à Genève en 1988, il sera jusqu'en 2003 le directeur de la bibliothèque du Palais des Nations. À cet égard, il s'occupera auprès du Directeur général Vladimir Petrovsky puis Sergei Ordjonikidze de la politique culturelle du Palais des Nations, notamment de l'année Dialogue entre les civilisations proclamée par l'Assemblée générale en 2001 sur proposition de la République islamique d'Iran. Pendant une année il sera également chargé du Service des conférences et Directeur par intérim de la Division des services de conférences.
Consultant Systèmes d'information et bibliothèques entre 2004 et 2010, Pierre Pelou réalisa plusieurs études pour l'Université de Genève et pour le réseau romand des bibliothèques (RERO) dont le siège est à Martigny en Suisse. À Paris, il mènera plusieurs études de faisabilité auprès des bibliothèques françaises pour le Groupe Jouve, entreprise de services numériques.
Depuis 2010, Pierre Pelou se consacre à l'écriture.
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Bibliographie (sur le site des éditions L'Harmattan)
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Autres parutions |
Publications professionnelles :
Pierre Pelou dirigea à la Documentation française une collection de livres professionnels sur l'édition, les médias audiovisuels, les bibliothèques, et les nouvelles technologies de l'information et de la communication. À l'exclusion de L'Europe de l'information publié chez ESF en 1990 qu'il écrira entre 1988 et 1990, Pierre Pelou dirigea différents livres en associant des experts universitaires tel Alain Vuillemin ou documentalistes comme Marie-Claude Marquet.
Ces publications sont issues des travaux menés dans le cadre de la Commission de coordination administrative (CCDA) du Secrétariat général du gouvernement, des associations auxquelles il contribua à diverses reprises : l'Association des documentalistes et bibliothécaires spécialisés (ADSBS) dont il fut un temps le président, le Groupement français des producteurs de bases et de banques de données (GFPBBD) qu'il contribua à créer, l'International Micrographic Congress (IMC) dont le congrès annuel eut lieu au Palais des congrès de Paris. Pierre Pelou organisa différents autres congrès professionnels dont Infodial pour le GFPBBD et IDT pour l'ADBS qui eurent lieu à Paris, le dernier à Strasbourg sur l'Europe de l'information en 1988.
Différents rapports furent alors publiés relatifs aux missions auxquelles il participa tant au Japon qu'en Chine dans les années 1980 : études des technologies de l'information dans les universités, entreprises et institutions japonaises de Tsukuba, Tokyo, Kyoto et Osaka ; cycle de conférences sur les nouvelles technologies de l'information à Pékin et Shanghai. Ces deux rapports complétaient ceux réalisés à la suite des missions effectuées pour le compte de la Délégation pour la réalisation du Centre Beaubourg dans les pays nordiques, Suède et Finlande et au Royaume-Uni entre 1970 et 1971. Pierre Pelou réalisera par ailleurs différentes autres missions, études et conférences pour le compte de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du Ministère des affaires étrangères, notamment à Lisbonne et Vimeiro au Portugal.
- Innovation et nouvelles technologies de l'information, Paris, La Documentation française, 1981
- Les nouvelles technologies de l'information, Paris, La Documentation française, 1985
- La documentation administrative, Paris, La Documentation française, 1988
- La gestion des publications officielles, Paris, La Documentation française, 1988
- L'Europe de l'information, Paris, ESF, 1990
- La documentation internationale, Paris, ESF, 1991 (publié en anglais chez Infonortics à Londres sous le titre International Documentation)
- Les bibliothèques ministérielles, Paris, La Documentation française, 1992
Pierre Pelou fut élève d'Henri-Jean Martin, historien spécialiste de l'histoire du livre et de l'édition, auteur notamment de L'Apparition du livre avec Lucien Febvre publié en 1958. Sous son autorité, il contribua entre 1968 et 1970 à deux de ses travaux : Le livre et la civilisation écrite publié par L'École nationale supérieure des bibliothèques en 1970 et au Livre français. Hier, aujourd'hui, demain conduit sous la direction de Julien Cain, Robert Escarpit et Henri-Jean Martin, publié à l'Imprimerie nationale en 1973. Il déposa une thèse auprès d'Alphonse Dupront, professeur d'histoire à la Sorbonne : Catalogues et systèmes du monde qu'il n'achèvera pas compte tenu de ses autres activités professionnelles.
Publications personnelles :
À partir de 2010, Pierre Pelou entreprendra une œuvre littéraire centrée sur le voyage comme discipline de pensée et instrument de connaissance. Parallèlement, il s'intéressera à l'art dans ses représentations religieuses et civiles. La philosophie de l'art et l'esthétique, dont Henri Maldiney était son maître à penser, influenceront singulièrement son approche des œuvres, depuis la Renaissance italienne jusqu'à l'époque contemporaine, de Giotto à Giacometti. S'il écrivit le récit biographique de son père, il fréquenta le roman à travers le thème atypique d'un pantalon curieux de la vie, puis la musique de Verdi dans l'ancienne usine Fiat de Turin, le Lingotto.
- Florilèges italiens, Lausanne, L'Âge d'homme, 2010. Cet ouvrage est un dictionnaire des villes italiennes, d'Amalfi à Voltera. Les cafés, les musées, les églises, les rues et les places témoignent de la vie quotidienne et de l'histoire. "Piéton cultivé", l'auteur joue entre la dérision et l'amour du beau.
- L'Arbre et le paysage : Itinéraire d'un postier rouergat, 1907-1981, Paris, L'Harmattan, 2012, (Collection Graveurs de mémoires), est l'histoire de son père Receveur des postes depuis Espalion dans l'Aveyron jusqu' à Saint-Étienne dans la Loire. De village en village, de ville en ville, la vie dessine une géographie personnelle émouvante liée aux deux guerres mondiales et à la découverte d'une France encore à la recherche d'elle-même.
- Impromptus italiens, Paris, L'Harmattan, 2013, (Collection Amarante) est un parcours culturel contant l'Italie vivante. D'églises en palais, du gothique d'Orvieto au baroque de Lecce, il est des lieux que l'auteur souligne comme s'ils constituaient un puzzle inédit qui, les pièces rassemblées, dessinent l'Italie elle-même. Les trulli d'Alberobello et les sassi de Matera renvoient aux pierres sèches et aux grottes arides. Si Isola Bella est un navire ancré sur le lac Majeur, les Cinque Terre de Riomaggiore à Monterosso al Mare ouvrent les chemins abrupts des côtes ligures. On lit, on écoute et on regarde ce qu'en ont dit les écrivains comme Lampedusa avec Le Guépard, Carlo Levi avec Le Christ s'est arrêté à Eboli ou Goethe délivrant son magnifique Voyage en Italie.
- Instantanés suisses, Paris, L'Harmattan, 2014, (Collection Amarante) est dans le même esprit qu'Impromptus italiens. Ce sont les cafés qui dévoilent leur intimité, les moments rares de l'esprit suisse, la religion qui navigue entre la Réforme et le catholicisme. C'est l'eau qui déroule son tapis de lacs et de fleuves couronnés par des fontaines à colonnes issues de la Renaissance. La Suisse est le pays des artistes qui l'ont admiré tels Corot ou Balthus, qui l'ont identifié comme Hodler ou Anker, qui l'ont transgressé comme Giacometti ou Steinlen. Citoyen du monde, Érasme y aima la neutralité bâloise. Hesse y fréquenta la douceur des Alpes du Sud, de Lugano à Locarno.
- L'École des nuages, Paris, L'Harmattan, 2015, (Collection Amarante) est un roman récréatif qui, évoquant l'École d'Athènes de Raphaël au Vatican, raconte l'histoire inédite d'un pantalon. S'il épouse notre corps, il voit et sait tout de nous. Assistant à toutes nos joies ou perversions, il peut ne rien nous pardonner. C'est un pantalon bleu confronté aux jupes et aux robes qu'il rencontre. Songez que si nous donnions la parole à nos vêtements, nous aurions des surprises sur ce qu'ils pensent de nous. Cette fable, réelle ou imaginaire, fantasmée ou déraisonnable, nous concerne tous.
- Fenêtre sur l'art : Zeus et ses dieux, Paris, L'Harmattan, 2015, (Collection Amarante) est le premier volume d'une trilogie. L'objectif est de lier la religion aux lieux qu'elle habite à travers les représentations artistiques. Ce premier volume évoque les dieux de l'Olympe en les rapportant aux images qui les illustraient, des poteries ou fresques antiques aux peintures et sculptures plus contemporaines. À titre d'exemple, la visite de Pompéi peut s'avérer angoissante si on ne cherche pas à reconstituer les monuments et les maisons, les rues et les échoppes qui constituaient le site avant l'éruption du Vésuve en 79. Nous voulons voir le forum, sentir la maison du Faune, comprendre la villa des Mystères.
- Fenêtre sur l'art : Dieu et ses saints, Paris, L'Harmattan, 2015, (Collection Amarante), est le second volume de cette trilogie. Dieu, s'interroge l'auteur, a-t-il les saints qu'il mérite ? Par-delà Saint François d'Assise et Saint Antoine de Padoue, il donne la parole aux évangélistes, aux pères de l'Église et aux apôtres. Il sélectionne ses saintes et ses saints favoris, de Sainte-Catherine à Saint Sébastien. Si l'histoire a toujours été un roman, la légende est notre bien commun. Les images de nos artistes tempèrent ou exaltent leurs sacrifices et leurs martyrs.
- Fenêtre sur l'art : Palais, villas, églises, Paris, L'Harmattan, 2016, (Collection Amarante), est le troisième et dernier volume de cette série. Après avoir évoqué les dieux de l'Olympe, les saints de notre paradis, l'auteur les décrit dans les lieux où ils habitent. Au palais Medici-Riccardi de Florence, Benozzo Gozzoli nous montre les Médicis sous les traits des rois mages tandis que dans la galerie des Glaces Luca Giordano nous les inscrit parmi les dieux de l'Olympe. Dans la villa Barbaro réalisée par Palladio, Véronèse mêle les propriétaires du lieu aux dieux antiques tout en les référant à des scènes chrétiennes. Bacchus voisine avec la Vierge. Dans la cathédrale de Tolède, toute l'histoire multiculturelle de la cité surgit depuis la chapelle mozarabe jusqu'à celle de Saint Ildefons. Surgissent dans la sacristie l'ex-polio du Greco et ses tableaux des apôtres.
- Concert au Lingotto, Paris, L'Harmattan, 2017 (Collection Amarante), est un roman historique, politique et musical. Antoine et Jasmine, qu'on vit déjà dans L'École des nuages, se rendent à un concert des ouvertures et préludes de Verdi au Lingotto de Turin, l'ancienne usine Fiat revue par le talent de Renzo Piano. Il est conservateur au Musée du Risorgimento. Elle dirige un centre musical dans la via Pô. Tout s'articule autour des voitures de Fiat, du Risorgimento qui réalisa l'Unité italienne de 1860, de la musique de Verdi à travers ses opéras emblématiques. Voiture, opéra et politique, un monde libéré.
Pierre Pelou continue à écrire sur des thèmes esthétiques qui entremêlent l'histoire à la légende, le texte à l'image. Chacun de nous effectue ses voyages, en soi-même ou hors de soi, parmi les pays qui exaltent leur culture, leur civilisation. Découvrir, c'est se montrer curieux, c'est s'emparer des articulations du monde, fussent-elles douloureuses.
L'esprit du voyage amorcé par Impromptus italiens et Instantanés suisses se poursuit maintenant avec l'Espagne, haut lieu de la culture européenne. On y déroulera l'âme d'un pays contrasté qui vécut sous la domination musulmane de 711 à 1492. On y parlera de régions à forte personnalité, telles la Castille, la Catalogne, l'Andalousie ou le Pays basque. On cherchera dans le Siècle d'or les forces d'artistes qui influencèrent toute l'Europe : le Greco, Velásquez, Morales, Murillo, Ribera et Zurbaran. Ce livre qui s'intitulera Incursions espagnoles devrait paraître en 2019.
L'idée synthétique de Pierre Pelou est de couronner ce travail par un livre philosophique et esthétique sur le voyage, concept et image de la vie.
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