Jean-Loup LECOQ, né en région parisienne, revendique une double appartenance : à la Normandie et à la Bretagne, région où il a accompli l'essentiel de sa carrière professionnelle. Il y réside actuellement, hors les heures passées à méditer sur les travaux et les jours dans le Perche ornais, où le ramènent ses attaches familiales. Et celles qu'il consacre, dans des randonnées solitaires, à écouter en divers lieux les mélodies paysagères de la vieille France rurale.
Enseignant en histoire et géographie pendant 15 ans, puis cadre au ministère de la culture, directeur régional des affaires culturelles de 2014 à 2016, il préside aujourd'hui le Fonds régional d'art contemporain de Bretagne. Il travaille, par ailleurs, pour une association du secteur social et solidaire. Hors quelques poésies de jeunesse, il n'a jamais rendu publique une écriture fragmentaire et ponctuelle qu'il a néanmoins toujours entretenue. Il dit de cette écriture qu'elle privilégie "la douceur qui polit à la douleur qui aiguise". Mais il lui sacrifie volontiers les livres des autres, notamment ceux qui "disent le monde et les hommes comme un conte intarissable dont ils ne connaitront pas l'épilogue, ce qui le rend passionnant."
Pour qui et pour quoi écrire ?
" Julien GRACQ - qui a cultivé un imaginaire où l'homme se lovait dans le chant du monde en vertu, derrière leur diversité chatoyante, de l'unité profonde des êtres et des choses- pensait qu'on ne le faisait pas essentiellement pour ce qu'il appelait les "chers lecteurs".
Ce qui, dans son esprit, n'excluait pas le partage, mais ne lui était ni assigné ni, à plus forte raison, soumis.
La vérité est sans doute qu'un auteur n'en a jamais terminé avec cette question qui distingue l'acte d'écrire et celui de publier, et ouvre sur un horizon sans limites : celui de la recherche de soi et de la connaissance des autres (ou inversement), de la quête de l'intime et de l'exploration de la Terre des hommes, de la création solitaire et du partage solidaire etc…
J'aime la beauté qu'on traque, qu'on capture par miracle et qu'on relâche pour la rendre au regard commun : la couleur des mots de l'écrivain comme les signes inscrits sur la toile du peintre, dans la forme du sculpteur ou la partition du musicien. Tout ce qui écrit, peint, modèle, met en musique et rend sensible, explore et pense la profusion magique des visages, des sentiments, des cultures, des lieux, des paysages…
J'aime les douceurs levées qui bousculent les rudesses d'un monde en bascule.
J'apprécie les mots non conformistes qui se dressent pour lui demander s'il sait bien où il en est, lui rappellent d'où il vient, l'interpellent pour savoir où il va.
Et, au cœur même de tout ce qui crie misère, la main qui s'ouvre au poing fermé, la fleur fragile sur le mur gris et la luciole qui danse sur le fil de l'espoir…"
envoyer un mail à l'auteur