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"Il la regarde avec indifférence. Elle n'a pas la conversation qu'il faut, le sens de la rhétorique, elle avance dans le doute, l'opinion de l'autre, l'ouverture à l'autre. Elle ne sait pas avoir une idée arrêtée. Elle ne sait pas provoquer pour amener l'autre dans ses derniers retranchements, elle ne sait pas blesser, elle cherche le partage. Elle écoute attentive, n'est jamais vindicative. Elle n'a pas la volonté d'imposer son avis, de crier plus fort, de se battre, de se défendre. Il a besoin d'affrontement pour tester sa supériorité. Elle ne demande que de la douceur, il devient cassant. Elle ne comprend rien"
"Une fois le texte lu, je n'avais plus à chercher, la réalité était là devant moi, j'étais soulagée de pouvoir porter son message, son cri de désespoir, ses pleurs, sa souffrance, l'injustice de sa vie. En pleine "décrépitude", elle continue à l'appeler mon Philippe chéri. Cet amour a été son engagement et cette chute libre où elle avait peu de chance de s'en sortir. Elle a continué, s'est résignée."
"Avant de partir, je la serrais avec force, m'imprégnant de son odeur, de la douceur de son corps, de la fragilité de ses épaules. J'enveloppais ma mère, enfouissais ma tête au creux de son cou et déjà mes larmes surgissaient tel un torrent. Il me semblait que ces quelques secondes tout à coup accueillaient toute notre douleur, notre difficulté à communiquer, à être ensemble, à nous unir, à nous parler comme si l'irrémédiable du départ était le seul moyen d'exprimer notre amour, notre attachement." novembre 2013
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